BAROMÈTRE TRANSPORT CNR : DU BON ET DU MOINS BON

Le CNR réalise une enquête mensuelle sur l’impact de la crise Covid-19 dans le secteur du transport routier de marchandises (TRM) générales. La dernière livrée porte sur septembre 2020 et permet de voir comment se sont passées les périodes confinement et déconfinement.

Et les chiffres publiés par le CNR s’avèrent plutôt encourageants, tout au moins jusqu’à fin septembre. Certes la première période de confinement s’est traduite par des chiffres catastrophiques : avril 2020 était en repli de 40 % par rapport à avril 2019. Mars et mai 2020 étaient quant à eux en repli de 20 % par rapport aux mêmes mois que l’année précédente. Les derniers chiffres publiés par la ministère corroborent cette situation : le fret routier intérieur, en termes de trafic, a baissé de 8 % au premier trimestre (incluant mars) et de 16,6 % au second trimestre. Selon l’enquête CNR, sur l’ensemble de la période allant de juin à septembre, les transporteurs ont cependant retrouvé un bon niveau d’activités, légèrement supérieur à celui de l’année passée. Juillet a été plutôt médiocre. Mais juin et septembre se sont avérés assez dynamiques (+3,7 % entre juin 2020 et juin 2019 et +4,2 % entre septembre 2020 et septembre 2019).

Signes également de ce redressement :

  1. Le parc moteur en activité et les effectifs conducteurs présents pour l’exploitation du parc étaient, fin septembre, revenus à leur niveau d’avant crise (février 2020).
  2. La trésorerie s’améliore.
  3. La masse salariale des conducteurs est restée contenue en raison notamment des dispositifs de chômage partiel.

Au niveau des évolutions tarifaires, le CNR analyse les évolutions commerciales avec les principaux clients. Après un décrochage en avril (en moyenne -7,5%, probablement sous l’effet des mécanismes gazole), les prix sont depuis restés stables. Et donc n’ont pas retrouvés leur niveau d’avant crise.

Difficile à partir de ces éléments mêlant du positif et du moins bon de savoir ce qu’est actuellement la santé économique du secteur. Soutenu comme le reste des secteurs économiques par des mesures d’accompagnement, le transport routier a pu traverser cette première crise sans trop de dégâts, l’effet ciseau entre une hausse des coûts et une baisse des prix ayant été limité.

Mais la période qui s’ouvre peut susciter plusieurs inquiétudes:

  • Quelles seront les conséquences du nouveau confinement pour une période qui est traditionnellement très forte (on pense notamment au secteur des produits frais) ?
  • Comment vont se négocier les grilles tarifaires 2021 avec des clients soucieux parfois de pérenniser leurs relations avec leurs transporteurs, mais sous pression indéniable ?
  • Jusqu’où pourra aller l’État dans le soutien aux entreprises en vue d’alléger une partie de leurs coûts de production ?