Les perspectives économiques du transport routier selon le CNR

Le Comité National Routier a publié une note sur la conjoncture économique et présenté les prévisions disponibles (OCDE, OFCE, INSEE, etc.).

Premier constat : depuis le début de 2015, l'activité du transport routier n'est guère dynamique. Le pavillon français a enregistré une dégradation importante de son activité en 2015. Mesurée en tonnes-kilomètres, cette baisse se situe à - 7 % (SOeS, données CVS). Au 1er trimestre 2016, le TRM se redresse légèrement avec des zones de fragilité qui demeurent. Pendant que le compte propre réalise un bond significatif (+ 15,4 %), le compte d’autrui ne franchit pas le seuil des + 1 % de croissance.
Seul élément positif : la période connait un investissement élevé : + 20 % en 2015 pour les immatriculations de tracteurs routiers neufs. Et l'OVI (Observatoire du Véhicule Industriel) table pour un +7% en 2016.

Dans ce contexte morose, le CNR constate par ailleurs que depuis un an, les coûts de revient (hors GO) ont connu une progression importante, en tout cas nettement plus importante que les années passées. Le CNR estime que "l’inflation est particulièrement perceptible depuis la fin de l’année 2015." Depuis décembre 2015, les coûts hors gazole pour l'usage longue distance ont pris +1.5% (+1.6% pour le régional longue distance et +1.8% pour le régional courte distance).

En 2017, le CNR ne s'aventure pas sur des perspectives précises, se contentant de faire la synthèse d'analyses économiques globales. Mais globalement, le constat n'est guère optimiste : "les principales institutions économiques ou financières ne prévoient pas d’accélération notable. L’économie française demeure fragile, sa croissance n’est pas totalement assurée, la reprise s’installe, mais c’est une petite reprise. Les premiers résultats médiocres au second trimestre semblent confirmer ces tendances et certains économistes (OCDE, FMI) s’interrogent maintenant sur l’impact négatif d’une inflation trop faible."

Dernière chose concernant le poste gazole : les instituts de conjoncture situent les fluctuations du brent entre 40 et 60 dollars le baril pour 2017, soit dans la fourchette de ce qui a été constaté en 2015 et 2016. Ce qui signifie en clair : pas d'effondrement à attendre, mais d'explosion non plus.